Isabelle Andriessen, Vaughn Bell, Julian Charrière, Edith Dekyndt, Stijn Demeulenaere, Bea Fremderman, Tue Greenfort, Carlos Irijalba, Nicolas Lamas, Richard Long, Adrien Tirtiaux, Alvaro Urbano and Maarten Vanden Eynde
Notes on our equilibrium prend comme point de départ le contexte dans lequel l’architecte et designer français Jean Prouvé conçut sa Maison Démontable 6×6 (1944): un climat marqué par le traumatisme d’après guerre face auquel un sentiment d’urgence et une grande réactivité était nécessaire. Il y a apporté des solutions durables et ingénieuses.
Un changement de paradigme s’est opéré depuis; tandis que l’utilisation du progrès et les promesses de l’industrialisation étaient autrefois accueillies avec enthousiasme, de nos jours, elles sont à l’origine d’un changement problématique dans la considération de l’humain envers son environnement. Anno 2017 ; nous pouvons facilement constater que nous vivons dans un état d’urgence. Sans tenir compte des conflits économiques et politiques, la crise écologique est une menace mondiale imminente, qui ne reçoit pas l’attention ni l’action qu’elle réclame à cor et à cri. L’indifférence institutionnalisée face à la limitation des ressources naturelles affecte notre présence sur terre, à une échelle qui ne peut être renversée.
A travers des œuvres qui se présentent comme des phénomènes naturels dispersés dans l’espace d’exposition, Notes on our equilibrium vise à raviver la conscience et la réflexion concernant notre impact sur l’écosphère.
Les travaux d’Adrien Tirtiaux, Richard Long, Bea Fremderman et Edith Dekyndt expriment la fugacité de l’existence humaine par rapport à la chronologie de notre planète. L’imprévisibilité des forces naturelles domine notre destinée soulignant notre incapacité à établir un contrôle total sur cette Terre.
Le déni des faits énoncés, résulte la prétentieuse conviction que l’on peut imiter artificiellement la nature pour se divertir et jouir de ses splendeurs. Vaughn Bell, Stijn Demeulenaere et Carlos Irijalba explorent les symptômes de cette attitude dysfonctionnelle.
Cette lutte continue pour le pouvoir et le contrôle sur les ressources naturelles a dégénéré en un abus agressif et envahissant. Le processus d’extraction industrielle à grande échelle s’est inscrit dans le paysage terrestre, et la pollution contribue chaque jour un peu plus à cette mutation, comme l’expriment les œuvres de Julian Charrière et Maarten Van den Eynde.
Isabelle Andriessen, Tue Greenfort et Nicolas Lamas explorent l’ère de l’Anthropocène, soit l’influence humaine sur la biosphère. Les récentes croissances technologiques renforcent davantage les relations de pouvoir entre l’humanité, la nature et la technologie.
Notes on our equilibrium inclut finalement une alternative cynique de Alvaro Urbano, qui fait allusion au désir de faire table rase, de s’échapper de ce chaos que nous avons créé, en suggérant un univers parallèle.