Sarah Smolders (née en 1988, Anvers) est en résidence de la Fondation CAB de septembre à novembre 2019.
Sarah Smolders porte sa réflexion sur des lieux spécifiques. Une fois un travail terminé, elle documente systématiquement le lieu, en gardant une image résiduelle qui peut être remobilisée dans sa pratique. Un aspect intriguant de ce processus de travail est la re-présentation, le recadrage et la mise en scène continue de ces images résiduelles dans le présent. Dans ses interventions in-situ, une sorte de trompe l’oeil devient visible, évoquant la cristallisation de cet espace, l’équilibre entre l’apparition et la disparition. L’exercice conceptuel de la re-présentation des lieux a commencé en 2011, lorsqu’elle a commencé la série sans fin Studio Floor, dans laquelle elle copie chaque année le sol de son studio à l’échelle 1:1, comme une recherche archéologique sur les traces et les taches de son travail, l’activité annuelle de son studio.
Smolders s’intéresse à l’utilisation de la peinture en tant que matérialité. En se concentrant sur les procédures chimiques de mélange de la peinture à l’huile, de la peinture acrylique, du vernis, de la peinture en aérosol, etc., les œuvres perdent leur caractère d’illustration et acquièrent la capacité de se représenter elles-mêmes. Elles ne copient pas la réalité, elles sont leur propre réalité, une réalité qui est continuellement en mouvement, capturée et recadrée, placée, remplacée et remise en scène.
Texte : LLS 387