Le Prix Pictet ambitionne de tirer avantage du pouvoir de la photographie – tous genres confondus – afin d’attirer l’attention du monde entier sur les questions liées au développement durable, et plus particulièrement à l’environnement. La neuvième édition du Prix Pictet, placée sous le thème «Fire», présente les travaux de 13 photographes venus d’Autriche, de Belgique, du Bénin, du Cambodge, du Japon, du Liban, du Mexique, du Nigeria, d’Afrique du Sud, de Suisse et des Etats-Unis, qui ont été finalistes pour le prix de cette année.
Les œuvres présélectionnées pour le Prix Pictet Fire s’inspirent à la fois des grands événements mondiaux et des expériences personnelles. Les images photographiques couvrent le documentaire, le portrait, le paysage, le collage ainsi que l’étude de la lumière et du processus.
La lauréate du Prix Pictet Fire est la photographe américaine Sally Mann, qui a reçu le prix en décembre 2021 au Victoria and Albert Museum de Londres pour sa série Blackwater (2008-2012).
Blackwater (2008-2012) est une exploration multiforme des feux de forêt dévastateurs qui ont ravagé le Great Dismal Swamp dans le sud-est de la Virginie, où les premiers navires négriers ont accosté en Amérique. Dans cette œuvre, Mann établit un parallèle entre les incendies dévastateurs qu’elle a observés là-bas et les tensions raciales en Amérique. Selon elle: «Les incendies dans le Great Dismal Swamp semblaient incarner parfaitement l’embrasement du conflit racial en Amérique – la guerre civile, l’émancipation, le mouvement des droits civiques, auquel ma famille a participé, les troubles raciaux de la fin des années 1960 et, plus récemment, de l’été 2020. Quelque chose dans le caractère profondément imparfait des Etats-Unis semble adopter l’apocalyptique comme une solution.»
Le Prix Pictet Fire met à l’honneur d’autres photographes reconnus, dont Rinko Kawauchi, qui a photographié des feux d’artifice partout au Japon chaque été de 1997 à 2001, et Christian Marclay, dont la série de tirages photographiques a commencé par des collages à petite échelle de fragments de bandes dessinées, d’arrêts sur image et d’images trouvées sur Internet. Ils sont rejoints par de jeunes noms émergents de la photographie, notamment David Uzochukwu, dont la série de portraits In The Wake s’inscrit dans un paysage inconnu en feu, et Fabrice Monteiro, dont la série The Prophecy aborde la pollution mondiale à travers des photographies qui mettent en scène des personnages en costumes faits de déchets et de matériaux naturels.
Étant également préoccupée par ces sujets urgents et ayant accueilli plusieurs fois le Prix Pictet à Bruxelles, la Fondation CAB est enthousiaste de s’ouvrir à ce médium et ce sujet inédit au sein de son espace à St-Paul-de-Vence.